Espaces de liberté, lignes directrices, points de convergence.

Il y a de nombreuses années, j’ai présidé une commission fédérale dont l’objectif était une harmonisation de l’enseignement des mathématiques en Suisse, où la responsabilité des programmes destinés aux élèves de l’école obligatoire est du ressort de chacun des 26 cantons qui la composent. J’avais alors proposé un plan de présentation en trois axes: espaces de liberté, lignes directrices, points de convergence, ces derniers choisis parmi les mathématiques faites qu’il fallait au minimum que tout bon suisse entre 6 et 15 ans ait rencontré, si ce n’est acquis.

Je me dis aujourd’hui que ces trois axes conviennent aussi très bien à d’autres domaines. Mais y-a-t-il quelque chose à harmoniser dans le domaine spirituel? La question a du sens si je considère que la quête fondamentale de l’homme, la réponse à sa question « qui suis-je? »,  est quelque chose d’intemporel, d’universel, et caractérise l’humain dès son apparition sur cette planète.

S’il veut s’engager sérieusement dans cette quête, elle ne peut commencer que dans une recherche à l’intérieur de lui-même, sur les traces de son origine, la source qui y est enfouie comme une porte incontournable. Et cela ne peut se vivre que dans un espace de liberté absolu, dégagé de toute influence externe, politique, sociale, religieuse.

Toutes les Traditions proposent, comme des lignes directrices, diverses démarches pour assurer cette qualité de liberté à celui qui s’engage vers son Soi véritable: méditation, mantra, exégèses sans fin, danses soufis, musiques sacrées, lectures mystiques, prières du coeur, etc. Toutes ces lignes directrices, si elles ne sont pas perverties, privilégient cet approfondissement intérieur en amont des mots et des formes.

Quels sont alors les points de convergence? Liberté inconcevable, sérénité dans le tragique, amour, compassion, lumière. Les mots divergent selon les Traditions mais leur signifié est un.