L’autre.

Les occasions de rencontrer l’autre ne manquent pas. Vous le ou la croisez simplement dans la rue, ou c’est une rencontre chez des amis, ou un article dans le journal, ou une oeuvre présentée qui révèle son auteur, ou… . Mais comment cela se passe-t-il ? Chez moi, il arrive encore ce petit mouvement, comme un mauvais réflexe, qui élève tout de suite une sorte de filtre de comparaison entre moi et l’autre. Mais depuis déjà pas mal de temps, je me soigne. Je commence à bien le connaître ce malin réflexe, ce foutu jugement qui censure ce que justement il y a d’autre que moi en l’autre, et que ce serait drôlement intéressant d’en saisir quelque chose. En effet, qui suis-je après tout ? Ce qui va certainement le mieux me le révéler, c’est ce qui n’est pas moi, et il n’y a que l’autre pour me permettre d’investiguer ce terrain. Ce qui est donc passionnant, c’est que l’autre est autre. Voilà tout l’intérêt. Mais attention ! Dans cette ouverture, je peux profondément comprendre quelque chose de moi-même si et seulement si je n’y porte a priori aucun jugement.