Prédestination bis.

Maurice Chappaz, dans son ouvrage « La Veillée des Vikings » raconte 25 ans plus tard l’accompagnement en fin de vie fait à son oncle, l’ancien conseiller d’Etat valaisan Maurice Troillet. Devant cette personnalité hors du commun, Maurice Chappaz s’interroge sur cette préparation à la mort. Faut-il laisser les choses suivre leur destin, faut-il préparer le mourant à ce passage, et comment, quel sens cela peut-il avoir, tout cela finalement n’est-il pas déjà écrit quelque part ?

L’inconscient connaît l’heure de notre mort et l’acceptant ou la fuyant, achevant d’accomplir tout ce qui est création en nous (on en fait inévitablement partie, avec l’échec, l’imperfection selon nos vues à ras de terre), nous sommes amenés à ce point qui nous dissout et nous concentre. Vous connaissez cette histoire? Un homme construisait une maison, la mort lui rendit visite et l’informa: “je viendrai te chercher dans trois jours.” L’homme se sauva au désert, sans être vu, et trois jours plus tard, blotti sous un caillou, se rassura et rit: “Quel bon tour, quand elle fouillera le logis… Flûte! j’aurai le temps de mettre le toit après une petite absence.” Mais il la vit alors se dresser derrière un autre caillou: “Je t’attendais ici. Comment as-tu fait pour me rejoindre?”

Maurice Chappaz, La Veillée des Vikings, Editions 24 Heures 1999, p.48.

« Vous connaissez cette histoire ». D’où la tient Maurice Chappaz, je n’en sais rien. Mais elle est vraisemblablement universelle, je vous en ai déjà donné une première version dans ma précédente lettre. Peut-être avez-vous vous-même aussi une autre source ? N’hésitez pas à la partager, ou à commenter.