Art et artisan.
Encore un trou dans la lettre de la semaine…
En cause le temps de la sesshin d’août à Assise, « la grande sesshin », 7 jours conduits par un moine venu tout exprès du monastère du Ryutakuji, au Japon. L’occasion aussi de l’accompagner dans une petite découverte de la France, après la sesshin.
Et c’est la rencontre étonnante d’un jeune couple de français* qui, après un séjour au Japon pour s’enraciner dans la technique, s’est totalement investi dans la fabrication de papier japonais, le washi. Dire ici leur motivation, leur enthousiasme, leurs efforts et l’incroyable qualité de leur production – ils sont même aujourd’hui des références dans ce domaine, y compris au Japon – risque d’être réducteur.
Mais je voudrais vous partager un détail qui m’a marqué. La chaîne de fabrication du washi est complexe, et chaque étape a été arrêtée après de très nombreuses tentatives, il y a fort longtemps. Par exemple, une fois la pâte de papier réalisée, elle passe par un bain qui va lui assurer un certain liant, et ce bain est préparé à partir d’une macération de racines d’hibiscus. Il faut donc prévoir une plantation d’hibiscus pour obtenir cette matière première. Considérer le temps qu’il a fallu, tous les essais, tests de qualité, résistance, durabilité, etc., pour arrêter finalement ce choix, me laisse pantois. Je m’incline alors profondément devant ceux qui, à l’origine, ont poussé si loin cette perfection dans les exigences de qualité de leur artisanat. Et je m’incline également profondément devant tous ces artisans qui ne comptent pas leurs efforts pour respecter et perpétuer de si précieux savoirs.