La mystique est dans le pot de confiture.

A la recherche de son Être, de ce qui pourrait le fonder dans sa présence consciente sur cette planète, deux pistes s’offrent à l’humain : se plonger dans les textes des grandes Traditions, témoignages – forcément énigmatiques – de ceux qui l’ont précédé dans cette quête, ou expérimenter lui-même cette source qui ne peut être qu’en lui. Une subtile combinaison des deux pistes est possible mais délicate. Parce que les textes de base des grandes Traditions, accompagnés d’une littérature monstrueuse de commentaires, se font trop souvent enfermer par un intellect qui ne demande qu’à s’approprier sa propre pseudo-connaissance. Tous les livres qui expliquent le religieux ne sont compréhensibles qu’a posteriori d’une expérience du religieux. C’est cela, la mystique : la Voie de l’expérience. Elle précède donc toutes les Traditions, pour s’y dissoudre ensuite.

Zazen, la Voie du silence, est plus qu’une pratique. C’est cette mystique qui vous fait zéro pour laisser émerger en vous la source de l’Être, ce souffle subtil qui ne s’impose jamais, mais qui à son contact vous entraîne à plus d’ouverture encore, de lâcher prise, comme l’enfant découvrant la saveur d’une confiture sur le bout de son doigt l’y plonge alors complètement dans le pot.