Avent.
Je me souviens d’un collègue qui nous avait fait le récit suivant : un petit groupe d’amis étudiants, dont il faisait partie, s’étaient imposés d’assister ensemble à la floraison d’un certain cactus, dont ce devait être un phénomène aussi fugace que merveilleux. Ces amis devaient donc le transporter et le veiller sans cesse, à tour de rôle, avec une attention de tous les instants, pour sonner le rassemblement au moment fatidique. 30 ans plus tard, il se souvenait de cet épisode avec beaucoup de joie et d’émotion.
On peut attendre de diverses manières : en lisant, en tricotant, en pianotant sur son téléphone portable (très à la mode aujourd’hui). Il y a certaines attentes où il vaudrait mieux ne rien faire du tout, même pas penser, si l’on veut ne pas rater ce qui ne durera peut-être qu’un millionnième de seconde, mais qui pourrait transformer toute notre vie. Mais nous pouvons aussi tout à fait avoir cette capacité d’une attente de merveilleux, bien présente et constante, tout en poursuivant très consciencieusement notre tâche. En cette période de l’Avent, c’est de ce type d’attente dont il est question. Se mettre en marge de cette fébrilité folle qu’orchestre une avidité de consommation sans limite, être là simplement à ce que nous avons à y faire. C’est alors comme si le monde tournait sans la bande son, nous sommes dans une attente sans attente, nous attendons le déjà là.