Souvenir de Mishima.

Parc de Mishima

Parc de Mishima

Mishima, un jour avant la sesshin, mi-octobre. Le monastère est vide, ce matin, il résonne encore du claquement des sabots des moines, partis pour la quête. Une belle journée s’annonce, j’ai tout mon temps pour marcher vers la ville, à 45 minutes environ, y faire quelques achats et flâner.

Les villes japonaises ont pour la plupart conservé de grands parcs, soigneusement aménagés. Dans celui qui m’accueille, de petits sentiers serpentent au travers de multiples essences, feuillus et épineux, la palette des teintes s’est faite automnale et se miroite par ci par là dans de tranquilles étangs. Quelques canards, et bien sûr la grenouille de Basho m’invitent à la pause.

Le décor alors gazouille d’une ribambelle de jeunes enfants, 4 ou 5 ans, ils s’approchent dans leur petits costumes colorés d’écoliers. Sous la conduite stimulante de leurs éducatrices, ils accomplissent la tâche du jour : ramasser dans un sac en plastique de petits marrons, ronds comme des billes. Ils sont probablement destinés à la confection de bricolages, et l’on profitera d’y accomplir toutes sortes de comptages. Je remarque cette petite fille, elle a plutôt fait un plein de rêves dans ce décor enchanteur, et glissé distraitement 2 ou 3 marrons dans son sac. Son voisin par contre, est tout concentré à sa mission. Son sac est plein à craquer.

Et voilà que toute cette cohorte croise le jardinier. Il balaye, évidemment, en cette saison. Il en est respectueusement remercié : « arrigato gozaimasu ! », par tous les enfants, qu’il invite à se servir dans le tas qu’il a accumulé, une vraie mine d’or.

« Kon nichi wa ! » lorsqu’ils défilent ensuite devant moi, à peine étonnés par cet étranger moustachu qui sirote sa boisson. «Kon nichi wa ! »

Ma sesshin a bien commencé.

Mishima, 17 octobre 2014.